Compositeur catalan très apprécié pour sa variété de styles et son emprunt aux modes andalou, arabe et jazz notamment, Amargós a composé l’Atlantic Trio en 2002 pour Richard Rimbert.
Œuvre d’une grande envergure, le trio s’ouvre sur un Allegro où le violon et la clarinette s’entrelacent sur un accompagnement rythmique du piano. Un Lento très improvisé lui succède. Le violon et la clarinette se retrouvent dans un troisième mouvement aux impressions d’orient et l’œuvre s’achève par un ultime chorus très enlevé.

1. Allegro
2. Lento
3. Presto
4. Pesante - Allegro moderato

En Trio est dédié à Pierre Boulez pour son soixantième anniversaire.
La première partie, En Trio 1, a été créée par les solistes de l’Ensemble Intercontemporain à l’occasion d’un concert « Hommage » à Baden-Baden le 31 mars 1985. La deuxième partie, En Trio 2, n’a été terminée qu’en été 1986.
L’œuvre emprunte une partie de son matériau musical (hauteurs, rythmes, motifs mélodiques) à différents ouvrages du XXème siècle écrits pour une formation instrumentale proche ou identique au trio violon, clarinette, piano (Bartòk, Berg, Boulez …)

1. En Trio I
2. En Trio II

Le trio Contrasts est la seule partition de musique de chambre dans laquelle Bartók utilise un instrument à vent. Cette œuvre a été écrite à la demande du clarinettiste de jazz Benny Goodman et du violoniste Joseph Szigeti qui souhaitaient une œuvre courte répondant à l’esprit des rhapsodies.
Composé de trois mouvements, le trio conserve des sources populaires pour les mouvements extrêmes : Verbunkos (Ronde militaire de recrutement) et Sebes (Danse folle). Le mouvement central s’intitule Pihenö (Sieste).
Hormis l’aspect virtuose de l’œuvre, la musique reste très marquée par une coloration populaire avec les harmonies et les rythmes d’origine bulgare. L’écriture oblige le violoniste à exécuter l’œuvre sur deux violons dont l’un est en scordature, accordé sur le « mode paysan ».
« Plus une chanson est primitive, plus son harmonisation et son accompagnement peuvent être singuliers. » (Bartòk)
« En allant de village en village, j’ai entendu la vraie musique de mon peuple. Elle fut pour moi une révélation. » (Bartòk)

1. Verbunkos
2. Pihenö
3. Sebes

Béla Bartók , passionné par les trésors musicaux d'Europe centrale et du Sud a écrit en 1915 les « Danses Hongroises de Transylvanie », guirlande de caractère qui s'appelle désormais « Danses Populaires Roumaines ».

Bartók n'est pas l'auteur de ces mélodies, qu'il a recueillies au cours de plusieurs voyages, utilisant pour cela une technique de pointe d'enregistrement. Son apport personnel de compositeur se mesure aux harmonisations originales grâce auxquelles il maintient constamment l'intérêt de l'auditeur.

1. Joc cu Bâtá
2. Brâul
3. Pe Loc
4. Buciumeana
5. Poargà Româneascà
6. Màruntel

L’œuvre de Berg est révélatrice d’une intense expressivité quel que soit le langage utilisé : il reste le plus lyrique et le plus attaché stylistiquement au passé des trois compositeurs de l’École de Vienne.
C’est en 1935 que Berg effectua cette transcription du mouvement lent de son Kammerkonzert écrit dix ans auparavant pour piano, violon et treize instruments à vent. Le violon conserve ici son rôle de soliste, le piano jouant la réduction de la partie orchestrale et la clarinette se voyant confiée quelques-unes des parties des vents.

« Si l’on pouvait savoir tout ce que j’ai mis dans cette œuvre d’amitié et d’amour, quel monde d’émotions humaines et psychiques… » (Berg à son ami Schoenberg, dédicataire du Kammerkonzert )

Johannes Brahms, fut un compositeur, pianiste et chef d'orchestre allemand.

Son intérêt pour la musique tzigane fut très précoce : dès l'âge de dix-neuf ans, il accompagna le violoniste hongrois Eduard Reméyi (1828 – 1898) à travers l'Allemagne. Celui-ci l'initia à la musique de son pays et lui présenta Joseph Joachim qui devint par la suite son ami et fit une version pour violon et piano des « Danses Hongroises ».

Liszt appréciait en Eduard Reméyi « l'idéal bohémien dans toute sa sombre passion, son profond sentiment d'amertume, sa rêverie multiforme et multicolore ». Il le décrivait également ainsi : « Il appuie son violon sur sa poitrine, comme pour y verser tout le sang de son coeur et en faire l'écho de ses battements ».

Composées de 1852 à 1859 et destinées à l'origine au piano à quatre mains, les vingt-et-une« Danses Hongroises », où alternent mélancolie et explosions de joie, ne comportent pas de numéro d'opus, le compositeur ne les considérant pas comme des œuvres originales, mais de simples adaptations d'œuvres de musique traditionnelle.

• Danse Hongroise n° 1 en sol mineur (Allegro molto)
• Danse Hongroise n° 2 en ré mineur (Allegro non assai)
• Danse Hongroise n°4 en fa mineur (Poco sostenutto)
• Danse Hongroise n° 6 en ré bémol majeur (Vivace)
• Danse Hongroise n° 5 en fa dièse mineur (Allegro)

Yves Chauris est né le 12 mars 1980. Il est diplômé du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris où il obtient les premiers prix de composition, analyse et orchestration. Il a travaillé, en France ainsi qu’en Allemagne et en Italie, avec des compositeurs renommés, parmi lesquels F. Durieux, M.-A. Dalbavie, B. Jolas, P. Manoury, B. Pauset, A. Solbiati.

Ses œuvres sont jouées à Paris (Cité de la Musique, Auditorium du Louvre, festivals Présences, Radio France et Montpellier, Solistes aux Serres d’Auteuil, Couperin en concerts) et en Europe (Académie Franz Liszt à Budapest, Copenhague, Ljubljana). Son concerto pour piano et ensemble "…solitude, récif, étoile…" est créé en 2002 par Jean-Frédéric Neuburger sous la direction de Dominique My.

Son travail est tôt remarqué : il obtient plusieurs aides et distinctions, notamment la bourse Jean-Walter Zellidja, décernée par l’Académie Française, ainsi que le prix Fondation Francis et Mica Salabert 2005, pour son œuvre orchestrale "Entre Toujours et Jamais".

1. Quasi cadenza
2. Misterioso I, Luminoso I, Subito con violenza, Luminoso II, Misterioso II

Commande du Michigan State University pour le Verdehr Trio, le Trio Sopra "et sola facta" pour violon, clarinette et piano a été composé en 1998. Il comprend un seul mouvement qui développe toutefois une palette extraordinaire de couleurs et d’ambiances contrastées.

Aram Khatchaturian développe jeune un attrait pour l’orientalisme musical et le folklore de son Caucase natal. Eloigné des problèmes de langage qui obsèdent l’occident, il délivre un art éclatant de rythmes et de lumières. Le Trio pour violon, clarinette et piano, écrit en 1932 à Moscou, est sa seule œuvre de musique de chambre d’envergure. On y trouve une maîtrise architecturale, polyphonique et lyrique ainsi qu’une attention particulière portée à la couleur, aux jeux de timbres, et à la volupté sonore des instruments. Son langage est clair et imprégné de mélismes orientaux.
Ce trio fut très remarqué par Serguei Prokofiev qui le fit interpréter à Paris.
« Je ne me lasserai jamais de le répéter : notre art doit être source de joie, chanter le bon, apporter aux gens le bonheur. Chaque artiste, à la mesure de ses forces et de son talent, se doit d’être comme un soleil. Même dans le malheur, dans la tragédie, il faut voir la lumière et l’espoir. » ( Khatchaturian, 1963)

1. Andante con dolore
2. Allegro - Allegretto
3. Moderato - Presto

Vittorio Monti, était un violoniste et compositeur italien.

Vers 1900 il devint le chef du fameux Orchestre Lamoureux à Paris, pour lequel il a écrit plusieurs ballets et opérettes.

Sa seule œuvre connue est « Csárdás ». Elle fut initialement composée pour violon, mandoline ou piano. Elle fut rapidement arrangée pour toutes sortes d'ensembles, cet air rappelant aux gens les vieilles danses hongroises avec la juxtaposition de passages rapides et lents.

En effet, la csárdás (le mot csárda désigne une auberge en hongrois) est la danse hongroise la plus connue. C'est une danse de couple qu'on retrouve dans toutes les régions où vivent des Hongrois: Hongrie, Slovaquie, Ukraine, Roumanie, Vojvodine, Croatie, Slovénie, Autriche. La csárdás, autrefois en vogue dans la haute société, est aujourd'hui encore exécutée par les paysans (fêtes des moissons, mariages).

La csárdás est à deux ou à quatre temps; elle comprend habituellement deux parties: un mouvement lent introductif (Lassu) et un mouvement rapide et fort agité (Friss). Les danseurs exécutent librement les pas selon leur fantaisie.

La musique de chambre fut un des domaines privilégiés de l’attention du compositeur. La Suite pour violon, clarinette et piano est une partition trouvant son origine dans la musique de scène que Darius Milhaud composa en novembre 1936 pour la pièce de Jean Anouilh Le Voyageur sans Bagages. On compte quatre mouvements : une Ouverture éclatante de vie, un Divertissement faisant dialoguer d’abord clarinette et violon, le piano entrant plus tardivement, un Jeu qu’à nouveau clarinette et violon mènent et miment avec entrain, avant une Introduction grave enchaînant sur une Ronde joyeuse qui conclut.

1. Ouverture
2. Divertissement
3. Jeu
4. Introduction - Vif

C’est aux instruments à vent que Francis Poulenc a confié ses plus belles pages de musique de chambre : il a toujours manifesté une prédilection pour leurs sonorités chaudes et sensuelles.
Francis Poulenc mit au cours de sa vie nombre de pièces de théatre en musique (Opéras, Opéras Bouffes ou Musiques de scène).
L’Invitation au Château est une musique de scène écrite en 1947 pour la pièce de Jean Anouilh du même nom. L’œuvre est une succession de courts tableaux faisant alterner diverses danses : valses, polka, boston, tango, tarentelle… dans une ambiance légère et festive. Francis Poulenc mettra également en musique les pièces Léocadia (1940) de Jean Anouilh, La Voix Humaine (1959) de Jean Cocteau, Le Dialogue des Carmélites (1957) de Georges Bernanos, Les Mamelles de Tirésias (1947) de Guillaume Apollinaire ...

Professeur d'analyse musicale au C.N.R. de Bordeaux (1974-1985), il a obtenu, dans ce cadre, un 2nd Prix au Concours National "Musique et Informatique" présidé par Iannis Xenakis. En 1994, il est lauréat au Concours International de Composition organisé par la Hochschule der Künste de Berlin pour son œuvre "Cseallox" pour violoncelle et saxophone ; il obtient également le Prix National de la Sacem 1994 "Claude Arrieu" pour l'ensemble de sa production. En 1991 il est nommé conjointement Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres et "Maistre Dégustateur d'Aligot" de l'Amicale des Cantalès et des Buronniers des Monts d'Aubrac. En 1999 il est lauréat au Concours International de Composition "Aperto" à Bucarest pour son œuvre "Rheinsam" (clarinette, alto et piano).
Connecter les dimensions de l'écriture à celles de l'improvisation lui ont paru à la fois relever de la grande tradition musicale (historique) et d'un élan androgyne concrétisant l'acte musical.
Il affectionne les mises en scène connectant des œuvres écrites, improvisées, textes récités sous le générique "Interphonie". En outre il s'emploie au développement de départements de musiques improvisées dans les lieux de formation.

En 1915, Igor Stravinsky rencontre le poète suisse Charles-Ferdinand Ramuz. Sans doute, Ramuz est-il à l’origine de L’Histoire du Soldat dont il fut le librettiste.
L'oeuvre, qui comporte plusieurs courts tableaux, est destinée au théâtre ambulant pour trois acteurs (le soldat, le diable et la princesse) et sept instrumentistes (violon, contrebasse, basson, trompette, trombone, clarinette et percussions), sur le thème de la lutte du bien et du mal pour la possession de l’âme humaine, traitée avec un humour un peu grinçant. L’argument de la pièce est d’inspiration faustienne, tout en reprenant un vieux conte russe compilé par Alexandre Afanasiev. Un soldat pauvre vend son âme (représentée par le violon) au diable contre un livre qui permet de prédire l’avenir. L’œuvre donne volontiers dans la caricature comme si le soldat traînait sous la semelle de ses chaussures des lambeaux de toutes les musiques blessées par la guerre : rag-time, valse, choral allemand, tango…
La Suite pour violon, clarinette et piano date de 1919 et répond à la demande du mécène Werner Reinhart.
Une seconde suite, respectant l'orchestration initiale, fut écrite en 1920.

1. Marche du Soldat
2. Le Violon du Soldat
3. Petit Concert
4. Tango - Valse - Rag
5. Danse du Diable

Suite de l’Histoire du Soldat (version avec récitant)

1. Marche du Soldat
2. Le Violon du Soldat
3. Petit Concert
4. Tango-Valse-Rag
5. Couplets du Diable
6. Grand Choral
7. Danse du Diable